introduction
La notion de champ scalaire est acquise.
situation-problématique
La diffusion naturelle (ou moléculaire) d’une espèce A dans une autre espèce B généralement appelée milieu (A est par exemple de l’encre tandis que B est de l’eau) se fait des zones les plus concentrées en espèce A vers les zones les moins concentrées en espèce A. C’est ce qu’exprime la loi de Fick dans l’article intitulé "Lois de transfert diffusif" du concept
gradient.
Ainsi, si les deux espèces A et B sont les réactifs d’un procédé chimique et que l’on laisse ces deux espèces initialement séparées se mélanger doucement par diffusion moléculaire [1], il peut être intéressant d’examiner et de visualiser (grâce à une simulation numérique généralement) où dans le réacteur [2] sont localisées les zones de concentration maximale et minimale pour étudier les performances du procédé en question.
Dans le même ordre d’idées, il pourrait être question de la diffusion d’un virus, d’un gaz toxique ou tout simplement d’odeurs (concentration en composé odorant) dans un bâtiment occupé.
Il pourrait encore s’agir, dans une pièce mécanique soumise à des _contraintes thermiques, de chercher à visualiser la distribution spatiale de la température au sein de la pièce pour prévoir la manière dont la chaleur va s’y propager par conduction (loi de Fourier, [3]) et, ultérieurement, à quelles contraintes internes sera soumise la pièce étudiée.
discussion
Compte tenu de ce qui précède, pour un champ scalaire, il semble pertinent (et quasiment naturel) de chercher à repérer et représenter des régions où une grandeur physique

prend une même valeur donnée.
Ces régions sont appelées régions iso-
. En 3D, elles prennent l’allure de surfaces.
En 3D, l’équation des surfaces iso-
est donc du style
soit :
qui est une équation implicite.
ce qu'il faut retenir
On appelle
surface de niveau d’un
champ scalaire 
, non uniforme, tout ensemble de points où ce champ prend une valeur donnée

[
4].
Equation d’une surface de niveau : 
notation
On parlera aussi de
surfaces iso-
et encore plus couramment et plus simplement "
d’iso-
" (par exemple, les isobares, les isothermes, les isopotentielles, etc.). L’avantage de cette dernière terminologie est qu’elle est adaptée à l’étude de problèmes 3D ou 2D, indifféremment.
Equation d’une iso-
en 3D : 
Equation d’une iso-
en 2D : 
discussion
Si pour un problème 3D on parle de
surfaces de niveau, il semblerait naturel de parler de
courbes ou de
lignes de niveau pour un problème 2D.
On le fait. Toutefois, la terminologie ligne ou courbe de niveau d’un champ scalaire est souvent réservée pour désigner l’intersection d’une surface de niveau d’un champ scalaire 3D avec une autre surface.

Ci-dessous les lignes de niveau correspondant à la distribution spatiale de la concentration moyenne en gaz d’échappement dans une rue canyon (source au niveau du sol de la rue). Ces courbes de niveau sont obtenues en faisant l’intersection entre les surfaces "iso-concentration moyenne" et une section droite de la rue.


Mesures par FID rapide dans la soufflerie atmosphérique Blasius de l’université de Hamburg (M. Pavageau, 1996).
Ainsi, lorsque l’on considère l’intersection entre une iso-altitude (c’est bien une surface de niveau du champ scalaire 3D
qui à tout point
lui associe le scalaire
qui est l’altitude du point
) et la surface que dessine le relief de la terre, on obtient une courbe de niveau [5]. On retrouve ces courbes sur les cartes géographiques (voir figure ci-dessous).

Les courbes marron clair sont des lignes de niveau qui représentent l’altitude. Chaque courbe correspond à une altitude donnée. La différence d’altitude entre deux courbes de niveau consécutives est partout la même.
question remue-méninges
Sur la figure ci-dessus, qu’indique un resserrement ou un relachement des courbes de niveau sachant que la différence d’altitude entre deux courbes de niveau consécutives est partout la même ?
Plus les courbes sont resserrées, plus la pente du relief est importante comme le montrent l’image et le schéma expliquatif ci-dessous.


On néglige ici la courbure de la terre...
L’image du dessous représente la projection dans un plan horizontal quelconque des lignes de niveau iso-altitudes. C’est ce que l’on trouve sur une carte. Sur cette image, choisissons une ligne de coupe x. Prenons l’intersection de cette ligne de coupe avec les courbes de niveau. Dessinons alors le relief dans le plan xz correspondant en reportant simplement dans ce plan (image du haut) les points de coorodonnées (x,z) appartenant à la ligne de coupe. Joignons ces points pour dessiner le relief. On voit maintenant pourquoi le relief est plus accentué (pente plus forte) lorsque les lignes de niveau sont plus serrées (en suivant une direction donnée, ici x)
question remue-méninges
A partir de ce qui précède, lorsque l’on se trouve en un point donné, peut-on prévoir la direction de plus grande pente ?
La direction de plus grande pente est donnée par la perpendiculaire à la tangente à la ligne de niveau au point considéré (voir figure ci-dessous). C’est la direction du vecteur gradient du champ scalaire z(M) en tout point.
Ce résultat est à lier au fait que le vecteur gradient d’un champ scalaire (ici l’altitude) est en tout point M orienté dans le sens de la croissance la plus rapide du champ considéré à partir du point M considéré et que ce vecteur est perpendiculaire à l’isosurface (ou l’isocourbe) passant en ce point. Voir la généralisation de ce résultat à l’article de type observer intitulé "Variation maximale" du concept gradient.

question remue-méninges
Pour un champ scalaire, existe-t-il toujours des surfaces de niveau ?
Tout dépend de ce que l’on appelle surface....
Avec

sera une sphère si

, un point si

et l’ensemble vide si

.